Située au milieu d’une friche d’usines désaffectées, à Bulawayo, l’entreprise de chaussures Courteney, qui emploie 14 salariés, résiste à une grave crise économique qui a fait perdre à la deuxième ville du pays son rang de capitale industrielle.
L’atelier d’une pièce seulement, où se mêlent odeurs de cuir, de colle et de caoutchouc, ne perd pas de mine. Pas d’enseigne sur la devanture en briques rouges. Mais à l’intérieur, 14 salariés, tous des hommes, s’activent pour répondre à la demande internationale qui ne se dément pas malgré les difficultés du pays.
Fondée en 1993, l’entreprise Courteney – en hommage à Frederick Courteney Selous, un explorateur et chasseur britannique décédé en 1917 – produit chaque jour 30 paires de chaussures faites main, pour l’essentiel destinées aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et à l’Afrique du Sud.
La clés de leur succès est une main-d’oeuvre qualifiée, des produits de qualité et plutôt indémodables, et un savoir-faire artisanal , nous fabriquons les chaussures à l’ancienne , Et on se contente d’un clou et d’un marteau pour percer les œillets ; petite touche locale, les employés ne travaillent que du cuir zimbabwéen – buffle, kudu ou crocodile – cousu sur des semelles en caoutchouc naturel importé de Malaisie.
On vend à l’international, dans les pays développés alors que nous sommes un pays du ‘tiers-monde. Au Zimbabwe, l’économie ne s’est jamais aussi mal portée depuis une dizaine d’années.Pour s’en sortir, Courteney vend ses chaussures en dollars américains uniquement, pour 140 à 500 dollars la paire. Malgré les promesses de relance du président Emmerson Mnangagwa, au pouvoir depuis 2017, les Zimbabwéens manquent toujours cruellement de liquidités. Pire, ils ont renoué ces derniers mois avec les pénuries d’essence, de médicaments, de pain ou d’huile . 4
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