Début février, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a rapporté que 570 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus avaient été diagnostiqués dans le monde en 2018. Environ 310 000 femmes en meurent chaque année, essentiellement dans les pays à bas ou moyens revenus, ce qui en fait le quatrième cancer le plus fréquent chez la femme. « Malgré l’ampleur du problème, nos travaux semblent montrer qu’une éradication globale de la maladie est possible avec les outils dont on dispose, sous réserve que la couverture vaccinale et le dépistage augmentent », a commenté l’auteure principale de l’étude, la chercheuse australienne Karen Canfell.
Si elles étaient mises en œuvre d’ici à 2020, ces mesures pourraient faire passer le nombre moyen de cancers du col de l’utérus sous la barre des quatre cas sur 100 000 femmes dans la plupart des pays. « C’est le seuil potentiel au-dessous duquel on pourrait considérer que le cancer du col de l’utérus est éliminé en tant que problème de santé publique », ont estimé les auteurs de l’étude, selon laquelle 13,5 millions de cas pourraient ainsi être évités dans les cinquante ans à venir
Généraliser rapidement la vaccination et le dépistage pourrait permettre de quasiment éradiquer le cancer du col de l’utérus dans les pays à très hauts revenus d’ici à 40 ans, et dans la plupart des pays d’ici à la fin du siècle, selon une étude publiée ce mercredi. Si elles étaient mises en oeuvre d’ici à 2020, ces mesures pourraient faire passer le nombre moyen de cancers du col de l’utérus sous la barre de 4 cas sur 100 000 femmes dans la plupart des pays, selon ces travaux parus dans la revue The Lancet Oncology.
Une étude publiée dans The Lancet Oncology démontre que le cancer du col de l’utérus pourrait être éradiqué dans les pays à hauts revenus, comme la France, d’ici 2059, à condition que la vaccination et le dépistage soient rapidement généralisés.
De même, l’OMS recommande de vacciner les filles âgées de 9 à 14 ans contre les HPV, un groupe de virus qui se transmettent par les rapports sexuels et qui provoquent les cancers et les lésions précancéreuses du col de l’utérus.
Des disparités à travers le monde
Ainsi, pour parvenir au scénario imaginé par l’étude en question, il faudrait qu’au moins 80 % des filles de 12 à 15 ans soient vaccinées à partir de 2020 et que 70 % des femmes se soumettent à un dépistage deux fois dans leur vie. Mais ces scénarios sont appliqués aux pays à hauts revenus, dont font partie la France ou les États-Unis par exemple. A contrario, la barre de quatre cas sur 100 000 femmes atteintes du cancer du col de l’utérus serait franchie d’ici 2069 pour les pays à haut niveau de développement comme le Brésil ou la Chine.
De même, de tels taux seraient atteints d’ici 2079 pour les pays au niveau de développement moyen, à l’image de l’Inde ou du Vietnam et d’ici 2100 pour les pays à faible niveau de développement que représentent l’Éthiopie ou Haïti par exemple. Néanmoins, la barre fatidique ne pourrait pas être franchie avant la fin du siècle pour quelques pays dont font partie le Kenya ou l’Ouganda.
Mais certains pays sont à l’avant-garde de ces préconisations. Dans moins de vingt ans, l’Australie n’aura ainsi plus de nouveaux cas de cancer du col de l’utérus. C’est le résultat d’une campagne de vaccination gratuite lancée depuis 2007 auprès des filles de 12-13 ans et depuis 2013 auprès des garçons dans les collèges. Ces vaccinations permettent notamment de lutter contre les papillomavirus (HPV), en tête des infections sexuellement transmissibles, très fréquentes au début de la vie sexuelle. En France pour l’instant, le taux de vaccination n’est que de 20 %. 3
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